lundi 28 octobre 2013

Héraldique universitaire

La récente victoire des Rouge et Or de Laval sur les Carabins de l'Université de Montréal m'offre l'occasion de souligner les armoiries des deux premières universités francophones au Québec.


Vitrail aux armes de l'Université Laval (1852-1952)
Chapelle extérieure du Séminaire de Québec
L'Université Laval a été créée par une charte royale le 8 décembre 1852. Mais ce n'est qu'en 1876, que le pape Pie IX, par la bulle « Inter Varias Sollicitudines », lui octroie sa charte pontificale. Les premières armoiries de l'institution du Vieux-Québec figurent dans un vitrail de la chapelle extérieure du Séminaire de Québec. Elles reflètent les quatre facultés d'origines de l'université québécoise. Elles se blasonnent : écartelé au 1, d'azur à la croix latine d'or (Théologie), au 2, de gueules au livre ouvert d'argent (Lettres), au 3, de gueules à la balance d'argent (Droit), au 4, d'azur au bâton d'Esculape d'or (Médecine). L'écu est sommé d'un soleil rayonnant issant. La devise, toujours en usage à l'Université Laval, « Deo Favente Haud Pluribus Impar. » (Avec la grâce de Dieu, à nul autre comparable), s'inspire de celle de Louis XIV, « Nec pluribus impar ». Le onzième championnat successif au football universitaire du Rouge et Or en est une incontestable illustration.

La première université francophone de Montréal ouvre ses portes en 1878 sous le nom d'Université Laval à Montréal avec une charte pontificale. La succursale montréalaise de Laval compte alors trois facultés : théologie, droit et médecine. Ce n'est que le 8 mai 1919 que le Saint-Siège accorde l'autonomie totale à l’Université de Montréal. Le 14 février 1920, une loi provinciale officialise le tout.

Armoiries de l'Université de Montréal
Les armoiries de l’Université de Montréal ont été adoptées en 1920. Victor Morin, le président du Collège héraldique de la Société historique de Montréal, fut chargé de mener à terme le choix entre les différents projets d'armoiries. C'est celui du vice-recteur Mgr Émile Chartier qui fut retenu. Elles se blasonnent : d’azur à une colline sommée d’un château à deux tours pointues réunies par une courtine d'or surmontées à dextre d’une étoile d’or et à senestre d’une étoile d’argent. Un rameau d'érable à dextre et un rameau de chêne à senestre supportent l'écu. Devise « Fide splendet et scientia » (Elle rayonne par la foi et la science).

 

lundi 14 octobre 2013

Le premier cardinal né au Canada


Armoiries de Gabriel-Elzéar Taschereau
Assemblée nationale du Québec
Elzéar-Alexandre Taschereau est le premier cardinal né au Canada. Né le 17 février 1820 à Sainte-Marie-de-la-Nouvelle-Beauce (Sainte-Marie, Québec), il est le fils de Jean-Thomas Taschereau et de Marie Panet, fille du premier président de la chambre d’Assemblée du Bas-Canada, Jean-Antoine Panet (1792-1794) et la nièce de Bernard-Claude Panet (12e évêque et 2e archevêque de Québec de 1825 à 1833). Il est issu de l'une des grandes familles de l'histoire canadienne et québécoise. Son père était un homme politique et juge. Son grand-père, Gabriel-Elzéar Taschereau, fut membre du conseil législatif et seigneur de Sainte-Marie. Ses armes figurent dans les boiseries du Parlement de Québec. L'un de ses cousins, Henri-Elzéar Taschereau sera juge en chef de la Cour suprême du Canada (1902-1906) de même que l'un de ses petits-neveux, Robert Taschereau (1963-1967). Enfin, son neveu, Louis-Alexandre Taschereau, fut le 14e premier ministre du Québec (1920-1936). Les armes de la famille Taschereau se blasonnent : Écartelé : aux 1 et 4 de gueules, à la branche de rosier supportant trois roses d’argent; aux 2 et 3 d’azur, à deux épées d’argent en sautoir, accompagnées de quatre étoiles du même.



Armoiries Elzéar-Alexandre Cardinal Taschereau
Vitrail, chapelle extérieure du Séminaire de Québec


Après de brillantes études au petit séminaire de Québec, Elzéar-Alexandre Taschereau obtint, en 1856, un doctorat en droit canon à Rome pour ensuite devenir professeur, préfet, directeur des études et supérieur du séminaire de Québec. En 1852, il aida à la fondation de l'Université Laval. Le 24 décembre 1870, Pie IX le nomme archevêque de Québec. En 1886, le pape Léon XIII l'élève au rang de cardinal-prêtre titulaire de Santa Maria della Vittoria. Il meurt à Québec le 12 avril 1898.

Le 16e évêque et 6e archevêque de Québec adopta les armoiries suivantes : Écartelé : aux 1 et 4 d'or, à la branche de rosier de sinople supportant trois de gueules; aux 2 et 3 d’azur, à deux épées d’argent en sautoir, accompagnées de quatre croix du même. Cimier : chapeau de cardinal à 15 houppes, croix patriarcale d'or. Devise : IN FIDE, SPE ET CARITATE CERTANDUM (C'est dans la foi, l'espérance et la charité qu'il faut combattre.) 

  

samedi 3 août 2013

Les Beauharnais en Nouvelle-France

Parmi les armoiries visibles dans les verrières de la gare du Palais à Québec, celles des Beauharnois (ou Beauharnais) rappellent deux membres d'une illustre famille d'Orléans dont les alliances opportunes feront la fortune sous la monarchie et même l'Empire.

Armoiries de François de Beauharnois
vitrail - gare du Palais de Québec
François de Beauharnois de La Boëche (1665-1746) fut de 1692 à 1702 commissaire ordinaire à Toulon, puis à Rochefort, Le Havre et Brest. En 1702, il remplace Jean Bochart de Champigny comme intendant de la Nouvelle-France, avant de devenir en 1706 intendant des armées navales. En janvier 1710, il poursuit sa carrière en devenant intendant des classes, puis trois mois plus tard, il récupère les intendances de Rochefort et de la généralité de La Rochelle. François de Beauharnais s’éteint le 9 octobre 1746 sur sa terre de la Boëche, ancien nom de la seigneurie de La Chaussée (ou la Chaussaye).
Charles de la Boische, marquis de Beauharnois (1671–1749) est le frère cadet de l’intendant. Il est un officier de la Marine royale, où il combattra la flotte anglaise pendant les guerres de la Ligue d'Augsbourg et de la Succession d'Espagne. Il est fait chevalier de l’ordre de Saint-Louis en 1718. Il en sera fait commandeur et grand-croix en 1732 et 1738. En 1726, il succède à Philippe de Rigaud de Vaudreuil, décède en octobre 1725, comme gouverneur général de la Nouvelle-France. Il est le premier officier de marine à accéder à cette fonction. En 1747, à 76 ans, Beauharnois est rappelé en France. Il sera nommé lieutenant-général des armées navales en janvier 1748. Il meurt le 12 juillet 1749. Il est inhumé dans la paroisse Saint-Sauveur, à Paris.

C'est leur frère, Claude de Beauharnois de Beaumont et de Villechauve, qui perpétuera le nom de Beauharnois. Son fils ainé, François, marquis de la Ferté-Beauharnois, sera gouverneur de la Martinique. Le troisième fils de ce dernier, Alexandre de Beauharnais épousera en 1779 Marie-Josèphe Rose de Tascher de la Pagerie, mieux connue sous le nom de Joséphine de Beauharnais, dont naitra Eugène (1781) et Hortense (1783). Le mariage de leur mère avec Napoléon Bonaparte en 1796 les fera entrer dans l'Histoire.
Les armes de la famille Beauharnais, enregistrées le 23 décembre 1699 au bureau de Brest, se blasonnent ainsi : D’argent, à une fasce de sable, accompagnée de trois merlettes de même, rangées en chef.

Remarquez ici que l’artiste a pris quelques libertés avec les merlettes, la couronne et même avec les insignes de l’ordre de Saint-Louis.

mardi 16 juillet 2013

Un chevalier de Malte à Québec

Croix de Malte - vestige du fort Saint-Louis, Québec
Hôtel Fairmount Château Frontenac
Charles Huault de Montmagny (c1583-c1653) est le premier gouverneur et lieutenant général de la Nouvelle-France de 1636 à 1648. Il est issu d'une famille qui remonte au roi Henri Il, dont Jacques Huault était conseiller et secrétaire. Les Huault possédaient un domaine étendu. Ils étaient marquis de Vaires et de Bussy-Saint-Martin (Seine-et-Marne), seigneurs de Bernay, Montmagny et Richebourg (Seine-et-Oise). Élève des Jésuites, Charles Huault entre dans l’ordre de Malte le 3 août 1622. Dix en plus tard, son nom figure parmi les directeurs de la Compagnie de la Nouvelle-France.


Vitrail aux armes de Montmagny
Gare du Palais, Québec
Une pierre gravée d'une croix de Malte est l'un des vestiges des transformations du château Saint-Louis en une forteresse de pierre et de brique qu'ordonna le gouverneur de Montmagny dès son premier mandat. Cette pierre est visible au-dessus d'une des arches du « guichet » de l'hôtel Fairmount Château Frontenac. Le texte qui l'accompagne est à l'origine d'un légendaire prieuré de l'Ordre de Malte en Nouvelle-France.
 
Nous pouvons voir les armoiries de Charles Huault de Montmagny dans la verrière de la gare du Palais. Elles se blasonnent : D'or, à la fasce d'azur chargée de trois molettes d'éperon d'or et accompagnée de trois coquerelles de gueules. Décoration : la croix de Malte pendue à un ruban noir.

samedi 13 juillet 2013

Un célèbre intendant de la Nouvelle-France

Le plus célèbre des intendants de la Nouvelle-France est certainement Jean Talon (1626-1694). Talon reçoit sa commission d’intendant de la Nouvelle-France le 23 mars 1665. Il arrive à Québec le 12 septembre 1665 à bord du Saint-Sébastien, avec le gouverneur général Daniel de Remy de Courcelle et un détachement du régiment de Carignan-Sallières. Jean Talon sera intendant de la Nouvelle-France de 1665 à 1668 et de 1670 à 1672. Sous administration, la colonie prospéra et il encourage son autosuffisance. Il fut le premier à encourager la culture du houblon et de l'orge et créa ainsi la première brasserie commerciale de la Nouvelle-France, même si son entreprise ne fut pas un succès. Nous lui devons l'arrivée des premières « Filles du Roi » qui permit de tripler la population en seulement quinze ans.
Armoiries de Jean Talon
Vitrail - gare du Palais - Québec

En 1671, Colbert annonce à Talon que les terres qu'il a acquises entre 1667 et 1670, 1667 sont érigées en baronnie des Islets. Son domaine devient le comté d'Orsainville en 1675. Ses héritiers le vendront à Mgr de Saint-Vallier, qui en fait don à l'Hôpital général.

Les armoiries de l'intendant Talon sont visibles dans la verrière de la façade de la gare du Palais de Québec. Le nom de cette gare ferroviaire, construite en 1915, rappelle la présence dans cette partie de la ville du palais des intendants de Nouvelle-France. Où, le Conseil supérieur et la chambre de la Prévôté de Québec agissaient alors comme tribunaux civils, criminels et de premières instances. Le quartier retrouva ces fonctions judiciaires avec la construction du palais de Justice dans les années 1970.

Le vitrail armorié illustrant les armoiries de Jean Talon se blasonne : D'azur, au chevron accompagné de trois épis soutenus chacun d'un croissant le tout d'or.

mercredi 3 juillet 2013

Les armoiries du deuxième maire de Québec

Armoiries attribuées à René-Édouard Caron
Assemblée nationale du Québec
René-Édouard Caron fut le deuxième maire de la ville de Québec (1834-1836 et 1840-1846) et le second lieutenant-gouverneur de la province de Québec (1873-1876). Il est né à Sainte-Anne-de-Beaupré le 21 octobre 1800 du mariage d’Élisabeth Lessard et d’Augustin Caron. Son père était un cultivateur aisé qui fut député à la chambre d’Assemblée du Bas-Canada. Il fut l'un des trois commissaires chargés de la codification des lois civiles du Bas-Canada en 1859. René-Édouard Caron est décédé en fonction le 13 décembre 1876 à Québec.

Lors de la construction du Parlement entre 1877 et 1886, Eugène-Étienne Taché dessina des armoiries au second lieutenant-gouverneur de l'histoire de la province de Québec. Elles ornent le pavillon central de l'aile Grande Allée du Parlement de Québec, au-dessus de la porte du Lieutenant-gouverneur. Elles se blasonnent : D’argent, à la bande d’azur semé de fleurs de lys d’or. Cimier : un heaume grillagé taré de face sommé d'une fleur de lys sur un bourrelle d’azur et d’argent. Devise : Suaviter in modo fortiter in re (douceur dans la manière, fermeté dans l’action.).

Armoiries attribuées à sir Adolphe-Philippe Caron
Manège militaire de Québec
Nous retrouvons ces mêmes armoiries sur la façade du Manège militaire construit par Eugène-Étienne Taché entre 1883 et 1888. Les armoiries sur la tour ouest porte se blasonnent : D’argent, à la bande d’azur semé de fleurs de lys d’or Cimier : un heaume grillagé taré de face sommet d'une fleur de lys. Devise : Suaviter in modo fortiter in re (douceur dans la manière, fermeté dans l’action.)

Ici, Taché attribue les armoiries du lieutenant-gouverneur à son fils, sir Adolphe-Philippe Caron. Né le 24 décembre 1843 à Québec, il est le seul fils survivant de René-Édouard Caron et de Marie-Vénérande-Joséphine DeBlois. Il épouse à Québec, le 25 juin 1867, Alice Baby de Ranville, fille de Charles-François-Xavier Baby de Ranville et de Clotilde Pinsoneault. Il décédera le 20 avril 1908 à Montréal. Député conservateur de la circonscription fédérale de Québec de 1873 à 1891, puis de Rimouski de 1891 à 1896. Il sera le ministre de la Milice et de la Défense de 1880 à 1892. Il est fait chevalier de l’ordre de Saint-Michel et Saint-Georges le 25 août 1885.


Armoiries de François Baby de Ranville
Assemblée nationale du Québec
Notons que les armoiries du grand père d'Alice, François Baby de Ranville (1733-1820), figurent sur les boiseries de l'Assemblée nationale. Il fut nommé membre du Conseil exécutif en 1791 et, en 1792, membre du Conseil législatif; ces deux organismes avaient été créés par l’Acte constitutionnel de 1791. En 1794, 1802–1803 et 1806–1807, il siégea comme président du Conseil législatif.
L'ancêtre des Baby, Jacques Baby de Banville, vint au Canada en 1665 comme officier du régiment de Carignan-Salières. En 1670, il épouse Jeanne Dandonneau, fille de Pierre Dandonneau, dit Lajeunesse, sieur Du Sablé, citoyen important de Trois-Rivières qui s’était établi à Champlain vers 1660. Jacques Baby meurt à Champlain le 28 juillet 1688 en 1688, à l’âge d’environ 55 ans, laissant une assez belle fortune. Raymond Baby, le plus jeune de ses 11 enfants, est le père de François Baby.

dimanche 30 juin 2013

Les armoiries du Canada en 1885

Les armoiries du Canada ne datent que de 1921. Les héraldistes à l'époque de l'union confédérative de 1867 choisirent de regrouper les armes des quatre provinces fondatrices dans un écartelé. Puis, ont cru nécessaire d'incorporer, à l'écu initial, les armoiries de chaque nouvelle province dans la Confédération. Ainsi à l'entrée du Manitoba (1870), de la Colombie-Britannique (1871) et de l'Île-du-Prince-Édouard (1873), l'on partitionna l'écu en cinq, en six et sept divisions. L'entrée en 1905 des provinces d'Alberta et de la Saskatchewan porta à neuf divisions les armoiries du Canada. Et comme les armes de chaque province sont elles-mêmes composées de plusieurs meubles, pièces honorables et toutes chargées d'un chef spécifique, le résultat obtenu est très loin des principes héraldiques de simplicité et de lisibilité des partitions. Si bien, que dans son « Traité d’art héraldique » paru en 1919, l'héraldiste Victor Morin n'hésite pas à écrire que les armoiries du Canada ne sont pas du blason, mais du dévergondage. Allant jusqu'à les blasonner « D’arc-en-ciel à la bouillabaisse du même » (page 175). Finalement, ce ne sera qu'en 1921 que le roi George V concèdera les armoiries actuelles et de la devise Ad mari usque ad mare. http://archive.org/stream/traitdarthra00moriuoft#page/174/mode/2up


Armoiries du Canada en 1888
Manège militaire Voltigeurs de Québec
Le Manège militaire de la Grande Allée à Québec est le troisième édifice conçu par Eugène-Étienne Taché. Érigé sur le site d'un premier manège militaire en bois, le nouvel édifice servira de domicile à la milice. Son style s'inspire des châteaux du XIVe et XVe siècle. La construction du vaste bâtiment de 105 mètres de long débute en 1885. Il est inauguré en 1888 par le gouverneur général du Canada sir Frederick Arthur Stanley. La façade est ornée des armoiries du Canada, de la province et de la ville de Québec ainsi que des ministres fédéraux de la Milice et de la Défense et celui des Travaux publics en poste durant la construction du manège militaire.

Les armoiries qui figurent au-dessus de la porte centrale du Manège militaire reflètent l'état de la fédération en 1885. Elles se blasonnent : au 1 : De sinople à trois feuilles d'érable sur une tige d'or, au chef d'argent chargé de la croix de saint Georges (Ontario); au 2 D'or à la fasce de gueules à un léopard d'or armé et lampassé d'azur accompagné en chef de deux fleurs de lis d’azur et en pointe d'une branche d’érable à sucre à triple feuille de sinople aux nervures du champ (Québec); au 3 : D'or à la fasce ondée d'azur chargé d'un saumon et accompagné de trois chardons tigés et feuillés, le tout au naturel (Nouvelle-Écosse); au 4 : D'or, à une galère antique munie de rames en action voguant sur une onde, le tout au naturel, au chef de gueules chargé d'un léopard du champ. (Nouveau-Brunswick); au 5 : De sinople, au bison arrêté sur un roc, le tout au naturel, au chef d'argent chargé de la croix de Saint-Georges chargée d'une couronne royale en abime. (Manitoba); au 6 : D'argent, à la couronne royale sommé d'un léopard couronné d'or, accompagnée d'une palme à dextre et d'un rameau de laurier à senestre (Colombie-Britannique); au 7 : D'argent à une île de sinople sommée de deux arbres du même, accompagné en pointe des mots Parva sub ingenti (île du Prince-Édouard). L'écu est timbré d'une couronne royale ouverte et la devise : « Dieu et mon Droit ». Deux rameaux d'érable servent de soutiens à l'écu.

vendredi 28 juin 2013

Du vicariat apostolique de la Nouvelle-France au diocèse de Québec


Armoiries du pape Alexandre VII - vitrail
Chapelle extérieure du Séminaire de Québec
L'histoire des débuts de l'Église catholique en Nouvelle-France s'illustre non seulement sur les murs du Parlement de Québec, mais aussi dans les vitraux de la chapelle extérieure du Séminaire de Québec.


C'est sous le pontificat du pape Alexandre VII que sera créé le Vicariat apostolique de la Nouvelle France, le 11 avril 1658. Il serait trop long de raconter ici les événements et les échanges entre le Quirinal et le Louvre relativement à la venue d'un évêque en Nouvelle-France. Les lecteurs de ce carnet découvriront dans le livre de l'historien Lucien Campeau « L'évêché de Québec (1674) : Aux origines du premier diocèse érigé en Amérique française » les détails de l'histoire de la création du vicariat apostolique jusqu'à son érection en diocèse par Innocent XI, le 1er octobre 1674. http://www.ourroots.ca/e/toc.aspx?id=8715.

Le pape Alexandre VII, Fabio Chigi (1599-1667), fut élu le 16 avril 1655. La famille Chigi était l'une des plus illustres et influentes familles d'Italie. Son père, Flavio Chigi, était un neveu du pape Paul V. Alexandre VII entérina la condamnation du jansénisme prononcée par Innocent X et mit les Provinciales de Pascal à l’Index. Il chercha à contenir l'expansion du protestantisme en Italie et en Angleterre.

Les armoiries du pape Alexandre VII sur un vitrail de la chapelle extérieure du Séminaire de Québec se blasonnent : écartelé aux 1 et 4, d'azur au chêne d'or aux rameaux passés en sautoir (Rovere), aux 2 et 3, de gueules à une montagne de six coupeaux d'argent accompagné en chef d'une étoile d'or (Chigi). Les puristes auront remarqué une erreur dans les armes des Chigi : les six coupeaux devraient être d'or et non d'argent.


La présence des armes des della Rovere s'explique par le privilège que le pape Jules II (1443-1513), accorda aux Chigi de porter ses armes et son mon : aussi on les appelle Chigi della Rovere. 

Armoiries attribuées à Mgr de Laval
Chapelle extérieure du Séminaire de Québec
La chapelle referme un autre cas d'armoiries erronées ou du moins non conformes à celles attribuées à l'évêque in partibus de Pétrée. Elle se trouve au pied du gisant de Mgr de Laval. Jugez-en par vous-même.

mardi 25 juin 2013

Les Récollets, Jésuites et Sulpiciens sur la façade du Parlement de Québec

L'histoire des débuts de l'Église catholique en Nouvelle-France s'illustre non seulement sur les murs du Parlement de Québec, mais aussi dans les vitraux de la chapelle extérieure du Séminaire de Québec.

armoiries des Jésuites et des Récollets
Assemblée nationale du Québec
Les armoiries de trois ordres religieux masculins ornent la façade de l'Assemblée nationale du Québec.

Les armoiries et les devises des Jésuites et des Récollets sont placées dans l'entablement d'une fenêtre de la tour Jacques-Cartier entre les niches des statues du jésuite Jean de Brébeuf et du récollet Nicolas Viel.

Les Récollets (en latin, ordo fratrum minorum recollectorum) sont issus d’une réforme de l’ordre franciscain accomplie en Espagne au XVe siècle, qui furent introduits en France en 1585. Rappelons que François d’Assise créa en 1209 une communauté fondée sur la pauvreté totale et la prédication, dont les règles furent approuvées par le pape Innocent III en 1215. Les récollets de France fournirent des aumôniers militaires et dès 1615, beaucoup de missionnaires en Nouvelle-France.

Les armoiries des Récollets sur la façade du Parlement se blasonnent : de gueules, à la croix de calvaire d’or rayonnant du même entre deux bras de carnation mouvants des angles de l’écu d’une nuée d’argent, les stigmates de sable, passés en sautoir; l’un vêtu, passé derrière la croix, l’autre nu, brochant sur le pied de la croix : le tout soutenu de trois clous de la passion d’argent. Devise : « Absit mihi gloriari nisi in cruce » Gal. 6, 14" (Pour moi, non, jamais d'autre titre de gloire que la croix).

La Compagnie ou Société de Jésus fut fondée par Ignace de Loyola, en 1534. Le pape Paul III en approuva les règles en 1540 et par la bulle Regimini Militantis Ecclesiae il chargea les Jésuites de la prédication de la foi aux païens et de la lutte contre l’hérésie issue de la Réforme. Les premiers jésuites arrivèrent en Nouvelle-France en 1625. Tout comme les Récollets, les Jésuites furent interdits après la Conquête britannique.

Les armoiries des Jésuites sur la façade du Parlement se blasonnent : d’azur au nom de Jésus (IHS) d’or sur une gloire rayonnante d’or, soutenu en pointe de trois clous de la passion appointés d’argent et d’or. Devise : « Ad maiorem Dei gloriam » (Pour une plus grande gloire de Dieu).

Armoiries des Sulpiciens
Assemblée nationale du Québec
La Compagnie des prêtres de Saint-Sulpice est un ordre de prêtres diocésain fondée à Paris en 1641 par Jean-Jacques Olier de Verneuil. Avec Jérôme le Royer de la Dauversière, il est l'un des fondateurs de la Société Notre-Dame de Montréal. Elle sera à l'origine de la fondation de Ville-Marie (Montréal) en 1642. Les premiers sulpiciens arrivent à Ville-Marie en 1657, pour y fonder le Séminaire de Ville-Marie et la cure de Notre-Dame. En 1663, ils deviennent jusqu'à la Conquête seigneur de l'île de Montréal. À partir de 1840, les Sulpiciens dirigèrent le Grand Séminaire de Montréal. Les cardinaux Paul-Émile Léger (1904-1991) et Marc Ouellet (Préfet de la Congrégation pour les évêques depuis 2010) en sont d'éminents membres.

Les armoiries des Sulpiciens sur la façade du Parlement se blasonnent : d’azur aux lettres d’or J, M, A et J superposées (pour former le monogramme de Jésus, Maria, Joseph). Cimier : une couronne. Support : deux léopards.

vendredi 14 juin 2013

De Laval à Pontbriand, les armoiries des évêques de la Nouvelle-France

L'histoire des débuts de l'Église catholique en Nouvelle-France s'illustre non seulement sur les murs du Parlement de Québec, mais aussi dans les vitraux de la chapelle extérieure du Séminaire de Québec.

Nous avons recensé les armoiries de trois évêques de Québec et de trois ordres religieux sur les murs de la façade et sur les boiseries de l'Assemblée nationale du Québec.

Armoiries de Mgr de Laval
Assemblée nationale du Québec
Les armoiries du premier évêque de Québec figurent sur la façade du Parlement au-dessus de sa statue. Elles se blasonnent : d’or à la croix de gueules, chargée de cinq coquilles d’argent, cantonnée de seize alérions d’azur. François-Xavier de Montmorency-Laval est né à Montigny-sur-Avre (Eure-et-Loir), dans le diocèse de Chartres (France), le 30 avril 1623. Il est le fils de Hugues de Laval, seigneur de Montigny, Montbaudry, Alaincourt et Revercourt, et de Michelle de Péricard. Le 8 décembre 1658, il est consacré comme évêque in partibus de Pétrée, dans l'abbatiale de l'Abbaye de Saint-Germain-des-Prés à Paris. Il sera vicaire apostolique en Nouvelle-France (1658–1674), puis le premier évêque de Québec (1674–1688). Il meurt à Québec le 6 mai 1708, inhumé le 9 dans la cathédrale de cette ville.


Armoiries de Mgr de Saint-Vallier
Assemblée nationale du Québec
Les armoiries du second évêque de Québec figurent sur les boiseries de l'escalier d'honneur du Parlement. Ils se blasonnent : d'azur, à la tête de cheval d'or animé de gueules; au chef cousu de gueules, chargé de trois croisettes d'argent.
Jean-Baptiste de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier est né à Grenoble le 14 novembre 1653. Il est le fils de Jean de La Croix de Chevrières de Saint-Vallier et de Marie de Sayve. Il est issu d'une famille d'avocats, de diplomates et grands propriétaires à Grenoble. Il commence sa vie en Nouvelle-France en 1685 comme vicaire général et, à ce titre, il fait la visite du diocèse jusqu’en Acadie. Il est consacré évêque le 25 janvier 1688, par Mgr Jacques Nicolas Colbert. Son épiscopat du 31 juillet 1688 sera marqué par des années de crise, de brouille avec le gouverneur, l'armée, le chapitre de Notre-Dame de Québec, les Récollets. Il meurt à l'Hôpital général de Québec le 26 décembre 1727. Même ses funérailles seront marquées par un conflit entre le chapitre, son doyen et l'intendant.

Armoiries de Mgr de Pontbriand
Assemblée nationale du Québec
Les armoiries du dernier évêque de Québec sous le Régime français figurent elles aussi sur les boiseries de l'escalier d'honneur. Elles s'y blasonnent : d'azur au pont de trois arches d'argent. Henri-Marie Dubreil de Pontbriand, sixième évêque de Québec, né à Vannes, France, vraisemblablement en janvier 1708, fils de Joseph-Yves Dubreil, comte de Pontbriand, capitaine des gardes-côtes de l’évêché de Saint-Malo, et d’Angélique-Sylvie Marot de La Garaye, décédé à Montréal le 8 juin 1760.
 
Selon, E.-Z. Massicotte dans L'Armorial du Canada français, les armes complètes se blasonnent : écartelé : aux 1 et 4 d'azur, au lion d'argent armé, lampassé et couronné de gueules (Dubreil); aux 2 et 3, d'azur au pont de trois arches d'argent, maçonné de sable (de Pontbriand).

 

 

lundi 3 juin 2013

Le héros de Chateauguay au Parlement de Québec

Armoiries de Charles-Michel d'Irumberry
de Salaberry - façade du Parlement de Québec
Charles-Michel d’Irumberry de Salaberry, officier dans l’armée et dans la milice, juge de paix, fonctionnaire, homme politique et seigneur, né le 19 novembre 1778 à Beauport, Québec, fils aîné d’Ignace-Michel-Louis-Antoine d’Irumberry de Salaberry, un ami intime du duc de Kent, père de la reine Victoria, durant son séjour au Canada, et de Françoise-Catherine Hertel de Saint-François; le 13 mai 1812, il épousa à Chambly, Bas-Canada, Marie-Anne-Julie Hertel de Rouville, fille de Jean-Baptiste-Melchior Hertel de Rouville, et ils eurent quatre fils et trois filles; décédé le 27 février 1829 à Chambly.
 

Vainqueur de la bataille de Châteauguay avec une milice canadienne-française distinctive qu’il avait lui-même levée (les Voltigeurs), il devint rapidement un héros pour ses batailles décisives remportées lors de la Guerre de 1812 et sera le militaire canadien le plus respecté de son temps. Le 5 février 1817, il est fait compagnon du Très honorable Ordre du Bain.

Sa statue sur la façade du Parlement est l'œuvre de Philippe Hébert, elle fut installée en septembre 1894. Charles-Michel d’Irumberry de Salaberry est issu d'une branche de la maison d'Irumberry en Navarre française.

Blasonnement sur façade du parlement : Parti : au 1 coupé : A, d’or, au lion de gueules; B, d’or à deux bœufs, de gueules accornés et clarinés d’azur; au 2 de gueules, à une croix d’argent pommettée d’or et une bordure d’azur chargée de huit flanchis d’or. Support : deux lions apposés.
 
Insigne des Voltigeurs de Québec
monument des Voltigeurs - place George V
Les Voltigeurs canadiens (1812-1815), commandés par le lieutenant-colonel Charles-Michel d’Irumberry de Salaberry, ont été constitués en tant qu’unité régulière temporaire de l’Armée britannique pour servir pendant la guerre de 1812 et avaient la réputation d’avoir repoussé à maintes reprises les forces américaines supérieures en nombre. Son fils, le lieutenant-colonel Charles René-Léonidas de Salaberry, fut le premier commandant du régiment des Voltigeurs de Québec lors de sa création en 1862. L’insigne a été adopté en 1892 en reconnaissance des services rendus par cette famille d'Irumberry à l’armée du Canada et au régiment. L’Ordre de Saint-Louis, institué en 1693 par le roi de France Louis XIV, était une distinction honorifique importante en Nouvelle-France.

L'insigne des Voltigeurs de Québec se blasonnement : Les armes de Salaberry entourées d’un anneau de sinople liséré d’argent et inscrit VOLTIGEURS DE QUÉBEC en lettres du même, le tout brochant en abîme sur la croix de l’Ordre de Saint-Louis d’argent, sommé de la couronne royale britannique et accompagné en pointe d’un listel d’argent inscrit de la devise en lettres de gueules : FORCE À SUPERBE MERCY À FOIBLE.
 

mardi 26 février 2013

Les armoiries du comte de Frontenac

Armoiries - comte de Frontenac
Assemblée nationale du Québec
Statue de Frontenac - Louis-Philippe Hébert
Assemblée nationale du Québec
Parmi les armoiries ornant la façade du Parlement de Québec, celles de Louis de Buade, comte de Frontenac et de Palluau surmontent la statue de l'une des figures les plus turbulentes et des plus connues de l'histoire de la Nouvelle-France et même du Canada. Ne serait-ce qu'en raison de « son célèbre château » bien connu des touristes de Québec.

Le comte de Frontenac est né au château de Saint-Germain-en-Laye en France le 12 mai 1622, son grand-père et son père, Antoine de Buade de Frontenac et Henri de Buade de Frontenac, étant gouverneurs du vieux château de Saint-Germain-en-Laye et très proches de la famille royale. Louis de Buade est baptisé dans la chapelle le 30 juillet 1623, le roi Louis XIII, roi de France, devenant son prestigieux parrain, sa marraine étant Catherine Henriette de Bourbon (1596-1663), épouse du duc d'Elbeuf. Frontenac épouse, le 28 octobre 1648, en l'église Saint-Pierre-aux-Bœufs à Paris, Anne de la Grange-Trianon, une riche héritière et célèbre pour sa beauté physique et dont le portrait se trouve à Versailles. Le père d'Anne s'oppose violemment à ce mariage et quand il apprend que les noces ont quand même eu lieu, il déshérite sa fille. Le 7 mai 1651, à Clion-sur-Indre (Indre), Anne donne naissance à François-Louis, le seul enfant du couple Frontenac.

Médaille Kebeca liberata
Il sera gouverneur général de la Nouvelle-France de 1672 à 1682 et de 1689 à 1698. Au court de ses deux mandats, il développe la colonie et la défend contre les attaques anglaises, notamment lors du siège de Québec en 1690. C'est à cette occasion que Frontenac répondra à l'émissaire de l'amiral Phips par son célèbre : « Je n'ai point de réponse à lui faire que par la bouche de mes canons et à coups de fusils ». Cette victoire sera commémorée en 1695 par la médaille Kebeca liberata. 

Cartouche aux armes de Frontenac
Hôtel Fairemount Château Frontenac

Le comte de Frontenac meurt à Québec le 28 novembre 1698. Je vous invite à lire l'article du Dictionnaire biographique du Canada pour en savoir beaucoup plus sur le comte de Frontenac. http://www.biographi.ca/fr/bio/buade_louis_de_1F.html

Les armes de Frontenac se blasonnent : d’azur à trois pattes de griffon d’or.
 
Outre la façade du Parlement, elles ornent les murs de l'hôtel Château Frontenac, érigé en 1893, sur le site du château Saint-Louis où le comte de Frontenac séjourna durant ses deux mandats de gouverneur de la Nouvelle-France.

mardi 12 février 2013

Les armoiries de George III à l'Assemblée nationale du Québec.

Armoiries George III
Assemblée nationale du Québec
Les boiseries du Parlement de Québec participent à la volonté de son architecte de souligner les personnages et les faits marquants de notre histoire. C’est ainsi que de part et d’autre de l’arche ouvrant le hall des salles de l’Assemblée nationale et de l’ancien conseil législatif (abolie en 1968), nous trouvons les armoiries du roi George III et de William Pitt. Alors que le hall du rez-de-chaussée est consacré à la période française de notre histoire, Eugène-Étienne Taché inaugure la période britannique par les noms et les armoiries du souverain et du premier ministre en fonction lors de la conquête de 1760 et du traité qui confirmera la session de la Nouvelle-France à la Grande-Bretagne.

Le traité de Paris fut signé le 10 février 1763, après trois ans de négociations, par la France, la Grande-Bretagne et l'Espagne et met fin à la guerre de Sept Ans. Aux termes du traité, la Grande-Bretagne obtient de la France l'île Royale (île du Cap-Breton) et le Canada, y compris le bassin des Grands Lacs et la rive gauche du Mississippi. L'Espagne lui cède la Floride. La France conserve des droits de pêche à Terre-Neuve et dans le golfe du Saint-Laurent. Elle acquiert Saint-Pierre-et-Miquelon comme port de pêche non fortifié et recouvre ses lucratives possessions dans les Antilles, ses comptoirs en Inde et son poste de traite des esclaves sur l'île de Gorée (dans le Sénégal actuel). Conformément à la capitulation conditionnelle de 1760, la Grande-Bretagne garantit une liberté de religion limitée aux Canadiens. Le traité prévoit les modalités d'échange de prisonniers. Il accorde aux Canadiens un délai de 18 mois pour émigrer s'ils le désirent. Il assure également la conservation des archives gouvernementales. Au final, si la Grande-Bretagne acquiert un grand empire, la France conserve ses comptoirs et les colonies qui lui permettront de reconstituer sa flotte et douze ans plus-tard de soutenir l'indépendance des futures États Unis.

Nous retrouvons sur les boiseries de l’Assemblée nationale du Québec, sous le nom George III, les armoiries suivantes : écartelé, en 1 et 4 d'or au lion de gueules, au double trescheur fleuronné et contre-fleuronné du même, en 2 de gueules, aux trois léopards d'or et en 3 d'azur, à la harpe d'or, cordée d'argent; sur le tout tiercé en pairle renversé, 1, de gueules, à deux léopards d'or; 2, d'or, semé de cœurs de gueules, au lion d'azur, armé et lampassé du deuxième, brochant sur le tout; 3, de gueules, au cheval cabré d'argent, harnaché d'or et surmonté de la couronne royale de Hanovre; sur le tout de gueules à la couronne de Charlemagne d'or (qui est la dignité d'Archi trésorier du Saint-Empire).

Armoiries de George III
1760-1801
Il est à noter qu’au moment de la signature du traité de Paris, les armes des rois d'Angleterre étaient les suivantes : écartelé, en I parti : en 1 de gueules aux trois léopards d'or et en 2 d'or, au lion de gueules, au double trescheur fleuronné et contre-fleuronné du même; en II d'azur aux trois fleurs de lys d'or; en III d'azur, à la harpe d'or, cordée d'argent et IV tiercé en pairle renversé, 1, de gueules, à deux léopards d'or; 2, d'or, semé de cœurs de gueules, au lion d'azur, armé et lampassé du deuxième, brochant sur le tout; 3, de gueules, au cheval cabré d'argent, harnaché d'or; sur le tout de gueules à la couronne de Charlemagne d'or.

En fait, les armoiries de George III ont évolué au cours des cinquante-neuf années de son règne en fonction des titres et des prétentions du souverain. Ainsi, jusqu'en 1801, les prétentions au trône de France expliquent la présence des fleurs de lys. Puis, les héraldistes distinguèrent le Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande de l'électorat, puis du royaume du Hanovre, en les superposant. C'est cette dernière version que Taché fait graver les armoiries dans la boiserie du Parlement québécois.

George III (4 juin 1738 — 29 janvier 1820) est le troisième souverain de la Maison de Hanovre à régner sur la Grande-Bretagne. Il fut roi de la Grande-Bretagne et roi d'Irlande (1760–1801), puis roi du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande (1801–1820). Il fut également électeur de Hanovre (1760–1814), puis roi de Hanovre (1814–1820). Sous son règne, la Grande-Bretagne conquière la Nouvelle-France, perd ses anciennes colonies en Amérique du Nord à la suite de la guerre d'Indépendance des États-Unis, et l'Irlande est unie au Royaume-Uni (1er janvier 1801).
Armoiries William Pitt
Assemblée nationale du Québec

À la fin de l'année 1810, à l'apogée de sa popularité, George III devint gravement malade, presque aveugle du fait de la cataracte et souffrait de rhumatismes. En 1811, George III accepta la loi de Régence et le prince de Galles resta prince-régent jusqu'au décès de son père. Malgré des signes de convalescence en mai 1811, le roi avait sombré dans une aliénation complète et permanente et il vécut isolé dans le château de Windsor jusqu'à sa mort, le 29 janvier 1820 au château de Windsor.

Sur le panneau faisant face à celui du roi George III, nous trouvons le nom de William Pitt associé avec les armoiries suivantes : de sable à la fasce échiquetée d'argent et d'azur de trois tires accompagné de trois besants d'or. Ici, le contexte nous permet d’affirmer que Taché a voulu souligner William Pitt l'Ancien (15 novembre 1708 – 11 mai 1778), 1er comte de Chatham, qui s'est rendu célèbre en tant que ministre de la Guerre de Grande-Bretagne pendant la guerre de Sept Ans. Et à ce titre l’un des principaux artisans de la conquête de la Nouvelle-France. Il mène ensuite la politique du pays au poste de Lord du Sceau Privé de 1766 à 1768. Il est ainsi surnommé pour le distinguer de son fils, William Pitt le Jeune, qui fut Premier ministre de 1783 à 1801 et de 1804 à sa mort en 1806.